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A Aleria, l'office de l'Environnement de la Corse forme à la lutte contre la pollution maritime


Thibaud KEREBEL le Mardi 28 Mars 2023 à 19:07

Face au risque accru de pollution maritime, l’Office de l’environnement de la Corse organise des formations destinées aux professionnels qui peuvent y être confrontés. Cet enseignement des « premiers secours de la mer » devrait tendre à se généraliser. Près de 20 participants ont été rassemblés ce mardi matin 28 mars à l'étang de Diana par l'office de l'Environnement de la Corse.



Exercices pratiques à l'étang de Diana
Exercices pratiques à l'étang de Diana
Même si tout est fait pour les éviter, des accidents de pollution maritime se produisent ponctuellement en Corse. Déversement de liquides toxiques, d’huiles, d’hydrocarbures… En 2020, c’est l’incendie du bateau du chanteur Maître Gims, au large de Bonifacio, qui avait défrayé la chronique, et entraîné un risque d’atteinte à l’environnement. Pour apporter une réponse rapide et efficace dans ce type de situation, l’Office de l’environnement de la Corse (OEC) organisait, ce mardi 28 mars à Aleria, une journée de formation, destinée aux personnes susceptibles d’être confrontées à de tels incidents.

Personnels communaux, pompiers, agents des aires marines, employés d’entreprises d’aquaculture… Au total, une vingtaine de participants ont suivi des enseignements théoriques, avant de rejoindre l’étang de Diana, pour des exercices de simulation. « Lorsqu’il y a des accidents, il faut que les personnes présentes sur place soient en mesure de donner les premiers secours. Cela prépare à l’action de l’État, qui arrive ensuite, avec des moyens plus lourds », explique Nathalie Paoli-Leca, cheffe du service développement durable à l’OEC. « On espère qu’ils ne seront jamais confrontés à ces situations, mais quand on voit la croissance du flux de navires autour de la Corse, il faut évidemment s’y préparer. »

Des exercices organisés dans l’étang de Diana

Quatre ateliers grandeur nature ont donc été proposés aux personnes formées, parmi lesquels le déploiement d’un barrage pour circonscrire une pollution à base d’huile, ainsi qu’une activité de chalutage, permettant de récupérer, via des boudins fixés sur un bateau, les petits déchets causés par un rejet d’hydrocarbures. Les deux autres activités se sont concentrées sur les rejets de produits polluants en mer et dans les cours d’eau. « Par exemple, si un camion qui transporte des liquides toxiques a un accident et se renverse, il faut pouvoir intervenir. C’est l’exemple type », image Nathalie Paoli-Leca.

À l’avenir, ces formations vont tendre à se généraliser en Corse. C’est d’ailleurs l’un des objectifs fixés par le président de l’Office de l’environnement, Guy Armanet, qui a fait appel au Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), seul organisme habilité, dont la compétence est reconnue au niveau international.

Ces actions s’inscrivent également dans le cadre de la certification « port propre » que l’office cherche à déployer sur l’ensemble des ports de l’île. Pour le moment, Bonifacio, Saint-Florent et Ajaccio sont les trois seuls à l’avoir obtenue, mais « d’autres ont intégré la démarche, et vont bientôt candidater », annonce Nathalie Paoli-Leca. « C’est une certification européenne, et c’est la seule démarche qui garantit le bon état écologique des zones portuaires. On s’est aperçus que l’on ne pouvait plus dissocier l’aspect économique de l’aspect environnemental ! »

En plus de la nature des installations et de la signalétique présente dans les ports, la compétence du personnel est donc évidemment l’un des critères principaux. D'autres journées de formation, comme celle d'Aleria, seront organisées dans les mois à venir.